par Doude le 25 juillet 2012
  • Date de Sortie
  • Genre
  • Plate-formes
  • Développeur
  • Editeur
  • Aout 2011
  • God Game / Sandbox des îles
  • PC, XBLA, PS3
  • Ubisoft Montpellier
  • Ubisoft
 

From Dust

Jouer au sable.

Concept complètement fou que celui de From Dust: vous êtes un curseur de souris qui peut déplacer du sable d’un point à un autre. Dit comme ça, ça donne pas envie mais on se rend bien vite compte que le potentiel est gigantesque.

Ça fait depuis sa sortie que j’attends mettre la main dessus; cela dit je suis toujours un peu réticent à acheter un jeu estampillé Ubisoft… ce sont les soldes Steam qui m’ont finalement décidé. Après avoir attendu la demi heure nécessaire à l’installation / mise à jour de l’Uplay puis du jeu, j’ai enfin pu découvrir ce fameux From Dust dont j’avais entendu tant de bien. Que j’ai acheté sur Steam mais auquel je dois jouer via Uplay. Je l’ai malgré tout un peu mauvaise. Si, si.

Sans ça, il serait dans la merde.

Ce village possède le savoir du feu : il peut repousser la lave en jouant de la musique. Si, si.

Bref, From Dust nous propulse quelque part au milieu d’un océan tropical, où les îles ne sont que sable chaud, palmiers et farniente, ça sent bon les vacances… vacances pour nous, mais un peu moins pour la tribu autochtone qui y a élu domicile. En effet, ces petits josés se sont mis en tête de partir à l’aventure dans l’archipel pour y découvrir la trace de leurs ancêtres et le sens de la vie: un beau voyage spirituel qui les mènera de déserts de sable brûlant en îles volcaniques, en passant par des atolls immergés. Bien qu’inexplicablement attachants malgré leurs masques identiques qui les privent de toute individualité (de même que le fait qu’il n’en existe que deux modèles, homme et femme, copiez-collez pour faire une tribu), ces derniers seront votre principale source d’ennuis, le but de chaque map étant d’en coloniser tous les totems avant de mener un petit groupe jusqu’à un passage qui mène à une autre map… ce qui implique de garder la tribu en vie. Tâche difficile s’il en est, puisque chacune de vos actions en tant que curseur magique (je rigole, en vrai c’est un esprit), même pétrie de toutes les bonnes intentions du monde, peut potentiellement détruire le fragile équilibre naturel de chaque île et mener à l’extinction de toute forme de vie gwaaaaargh.

Ainsi, on verra des déserts se transformer en quelques minutes en prairies verdoyantes, et des forêts de palmier partir en cendres suite à un incendie. Les lacs débordent, les coulées de lave s’étendent, les hommes meurent comme des mouches, tout ça parce qu’en détournant une rivière, l’insouciant que vous êtes a déclenché une réaction en chaîne imprévisible ! Car le truc génial, grandiose, superlativement enthousiasmant dans From Dust c’est son putain de moteur magique qui rend toute la map complètement dynamique et vivante, même quand le joueur ne touche à rien. L’eau s’écoule et érode la roche, emporte le sable, refroidit la lave qui devient ainsi de la pierre, permet à la végétation de pousser sur la terre qui résiste, du coup, mieux à l’érosion et ainsi de suite… y’a pas grand chose d’autre à voir dans From Dust, mais rien que ça vaut grandement le détour parce que faire mumuze en mode divinité qui fait surgir la terre des océans et sauve l’humanité des catastrophes naturelles, c’est super cool.

Bon là on voit pas, allez voir des vidéos sur Youteub c'est plus parlant

Il y a cinq minutes, c'était le désert ici.

Et, justement, c’est là que ça chie un peu.

Passée la fascination des premières îles, belles et sauvages comme en vrai (et là je fais l’amour à la direction artistique parce qu’elle est vraiment géniale) ça commence à foirer. On nous presse, on nous met du temps limité, des éruptions volcaniques à intervalles pré-calculés, des tsunamis qui tuent tout le monde et hop hop hop faut courir, optimiser, bricoler des digues d’urgence et, pressé par le temps, on se retrouve à finir la mission en ayant fait de la merde pour passer vite-vite à l’île suivante avant que tout ne pète. Pas satisfaisant du tout et illogique dans un jeu qui se veut contemplatif et réflexif ! Concilier les gens et une nature hostile sans froisser ni l’un ni l’autre, je veux bien mais bordel, laissez-moi cinq minutes pour être diplomate !

On notera qu’en plus du mode « histoire », très sympathique au demeurant malgré le défaut sus-cité, on a accès à des maps « défi » qui nous demandent invariablement de sauver la tribu d’un danger imminent en faisant appel à un élément de gameplay précis comme creuser une tranchée en utilisant des arbres-bombes, détourner une rivière ou utiliser le pouvoir d’un village pour en sauver un autre. Des mini-puzzles solvables en quelques secondes mettant l’accent sur la rapidité, que je ne trouve pas très intéressants mais c’est un avis très lié à ma façon de jouer.

C’est là le principal (seul ?) défaut que je trouverais à From Dust: y’a un concept qui déchire, des possibilités infinies et on n’en fait pas grand chose. J’attends avec impatience l’arrivée d’un jeu qui exploite toutes ces possibilités, avec du multijoueur, de la compétition, une histoire, dans la lignée d’un Black & White complètement dingue, qui sait ?

En attendant, From Dust c’est du bonheur contemplatif et du tourisme dans son salon, une ode à ces connards de hippies qui parlent aux arbres et écoutent le souffle du vent, la quête de spiritualité d’un peuple qui comprenait la nature et savait la plier à sa volonté sans la détruire, bref, c’est putain de beau.

J’aurais mis une note maximale si Ubi n’était pas venu m’emmerder avec Uplay alors que je ne demandais rien.

On aime:

  • Le moteur qui permet de faire mille choses avec le monde
  • C’est super beau. Nuff said.
  • La possibilité de rester sur une île autant de temps qu’on veut pour expérimenter plein de trucs !

On râle sur:

  • La musique qui devient vite chiante et répétitive
  • Les personnages ont tous la même gueule
  • Uplay. J’insiste.

On aime


On râle sur


Co-papa du blog, gribouilleur de profession et amateur de fromage, le Doude est un gamer au grand cœur qui a élevé le tourisme vidéoludique au rang d'Art. Troquant ses T-shirts d'obscurs groupes de Metal pour une chemise à fleurs, il parle à tous les PNJs, fait des screenshots des paysages juste parce que c'est beau et peut passer des heures à choisir quel pantalon mettre à son personnage pour qu'il soit assorti à son armure du Chaos +7.